Des bonnes nouvelles concernant l’anti-oppression au COCo
Écrit par Emily Yee Clare & Kira Page et traduit par Sunny Doyle.
Au cours des dix dernières années, nous revenons sans cesse à la question de l’anti-oppression, un concept et des outils que nous tentons de considérer dans leur ensemble, pouvant nous aider à penser et à vivre la justice sociale au quotidien, tant au sein de nos organisations que dans nos relations interpersonnelles. Nous désirons nous engager dans un processus de justice sociale et d’anti-oppression, non pas en marge de notre travail, mais faisant partie intégrante de notre santé organisationnelle.
(Dans un des documents créés par le COCo sur le sujet, nous discutons de l’anti-oppression comme d’un outil pour combattre la discrimination systémique au niveau interpersonnel, organisationnel et institutionnel ; pour remettre en question et contester les systèmes de pouvoir et de privilège établis ; pour mieux comprendre et combattre les inégalités historiques et actuelles ; et finalement, pour pouvoir reconnaître et apprécier plus pleinement les personnes et le travail qui nous précèdent.)
Depuis, c’est donc dans cet esprit que le COCO, avec l’aide de ses partenaires communautaires, a mis en place plusieurs projets axés sur l’anti-oppression, dont C’est pratique (concernant la mise en place de politiques anti-oppression), Portes ouvertes (confrontant l’exclusion sociale), Par & Pour (travaillant avec des organisations gérées directement par les personnes concernées); et Québec en mouvement (retraçant l’histoire des mouvements sociaux de langues minoritaires au Québec). Ce contexte a été favorable à l’obtention d’un financement du Ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MEESR), nous mandatant pour faire état du racisme dans le secteur communautaire au Québec, en plus de nous offrir la possibilité de remettre en question notre propre fonctionnement, dans l’espoir de renforcer nos pratiques anti-oppressives.
#1. Diversité d’abord: un regard sur le racisme au sein du secteur communautaire au Québec
Plusieurs études démontrent que les communautés racisées et immigrantes sont sous-représentées dans les organisations communautaires et à but non lucratif, particulièrement dans les positions de pouvoir et de prise de décision et ce, à travers le Québec. Nous savons aussi, de manière plus personnelle ou anecdotique, que plusieurs personnes de couleurs sont confrontées au racisme dans leur travail au sein d’organisations à but non lucratif québécoises. Nous croyons que ce projet nous permettra, d’abord, de recenser certaines des manifestations concrètes du racisme et, par la suite, d’en discuter ouvertement. Avec la mise en place d’une série de sondages et de groupes de discussion culminant en un forum public, avec un rapport final proposant un éventail d’outils pratiques et d’idées de formation pour les organisations, Diversité d’abord priorisera les voix des personnes directement affectées par le racisme – et en particulier de celles et ceux vivant à l’intersection du racisme et d’autres formes d’oppression, telle que l’oppression basée sur l’identité de genre, l’habileté ou l’orientation sexuelle.
#2. Une réflexion sur nos propres pratiques anti-oppressives
Au fil des réflexions sur le passé et le future du COCo qu’a inspiré notre processus de rédaction d’une théorie du changement (à dévoiler sous peu), il est devenu clair que nous devons mettre plus de temps et d’effort dans l’intégration de pratiques anti-oppressives au sein de notre organisation. Nous tournons ainsi notre regard sur nos propres liens avec les personnes et les groupes avec qui nous travaillons, sur nos politiques et nos pratiques. Nous voulons cultiver l’humilité nécessaire à la réussite d’un tel processus, en invitant les commentaires et les impressions concernant ce questionnement parfois difficile.
Voici quelques pistes de questionnement possibles :
- Comment est-ce que nos politiques et procédures servent à renforcer certaines dynamiques de pouvoir ou à exclure, de manière implicite ou explicite, certaines personnes du processus participatif du COCo ?
- Quelles personnes sont représentées au sein de notre organisation ? Qui ne l’est pas ?
- En particulier, quelle influence ont les personnes de couleur au sein de notre organisation ? Ont-elles un pouvoir de décision ? Comment qualifieraient-elles leur expérience au sein du COCo ?
- Quels liens devons-nous bâtir ou rétablir et comment pouvons-nous le faire avec dignité ?
- Avec quels groupes pouvons-nous nous associer afin d’échanger sur le sujet?
- À ce jour, quels sont nos échecs en matière d’anti-oppression ? Qui avons-nous laissé tombé ?
- À quels échecs ou faiblesses devons-nous faire face en tant qu’organisation ?
- Comment est-ce que le COCo pourrait faciliter l’accès aux personnes ayant des limitations ou des incapacités, intellectuelles ou autres ?
#3. Nous avons une nouvelle co-équipière!
Emily Yee Clare se joint au COCo pour l’année à venir, en tant que coordonnatrice de ces deux engagements importants. Elle apporte avec elle ses connaissances en matière de création de matériel de formation à l’anti-oppression pour les groupes communautaires, les Cégeps et les Universités, en plus d’un intérêt fort apprécié pour l’art communautaire et collaboratif. Nous te souhaitons la bienvenue, Emily !