GUIDE pour s’informer et se défendre sur l’harcèlement sexuel

CLASCHES, une association féministe qui lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur, a publié un guide pour informer la population sur le harcèlement sexuel et les bonnes pratiques de défense. Le but de ce collectif est de sensibiliser les gens et de rompre le silence sur le harcèlement sexuel à travers la diffusion de ressources et informations.

Le harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel est ainsi : tout comportement (propos, gestes, écrits…) à connotation sexuelle imposé à une personne de manière répétée (au moins deux fois). Le refus de la victime n’a pas à être explicite, mais peut « résulter du contexte dans lequel les faits ont été commis, un faisceau d’indices pouvant ainsi conduire le juge à retenir une situation objective d’absence de consentement. »

Il est important de préciser que le harcèlement sexuel n’est pas seulement lorsqu’une personne se fait physiquement agresser. Le harcèlement comprend aussi  le “chantage sexuel”, les comportements qui touchent la dignité et le bien-être de la personne, que ce soit physique ou psychologique. On peut être victime harcèlement par l’exhibition sexuelle, les agressions, la discrimination ou sexisme et le viol.

Les stéréotypes face au harcèlement sexuel

Le guide ci-dessous est très intéressant, car il comprend les stéréotypes face au harcèlement sexuel. Ces stéréotypes sont généralement acceptés par la société et plusieurs victimes ont vécu ces expériences négatives. La dénonciation de ses “stéréotypes” est essentielle pour arriver à une justice sociale entre les femmes et les hommes. De plus se sont des moyens utiliser par les agresseurs et la société pour justifier le harcèlement et de le rendre acceptable. Nous devons changer ses visions erronées et encourager la société à voir l’ampleur des harcèlements et les conséquences que ça peut avoir sur une personne.

  1. « Elle n’a qu’à s’habiller autrement »

Bien souvent, les victimes de violences sexuelles sont d’abord suspectées d’être responsables des violences subies : par leurs tenues vestimentaires, leurs comportements ou leurs paroles, elles sont accusées d’avoir « provoqué » l’agresseur. Contre cette idée, il faut rappeler qu’il n’y a qu’un seul coupable : l’agresseur, qui est responsable de ses actes et souvent en position de supériorité hiérarchique ou symbolique, a tout à fait conscience de ce qu’il fait !

2. « Il n’y a pas de ça chez nous ! »

On pense souvent que les universités ou les grandes écoles sont des lieux exempts de violence. Cependant, ces milieux ne sont pas coupés du monde social et sont traversés par des rapports de pouvoir inégalitaires. Le harcèlement sexuel existe ainsi dans les établissements d’enseignement supérieur comme ailleurs. Rappelons à ce propos que toutes les enquêtes sur les violences faites aux femmes montrent que celles-ci se retrouvent dans les mêmes proportions dans tous les milieux sociaux.

3. « Les auteurs de harcèlement sexuel sont malades »

Il est courant d’expliquer les agissements de harcèlement sexuel par la pathologie (« c’est un malade », « il est pas bien », « il est fou ») ou les « problèmes » des agresseurs. Mais cette explication déresponsabilise les agresseurs qui, dans la plupart des cas, sont tout à fait conscients de leurs actes. Ainsi, les expertises réalisées au cours de procédures pénales montrent qu’ils sont très rarement atteints de troubles psychiatriques.

4. « Il ne peut pas avoir fait ça, tout le monde le connaît »

Souvent les agresseurs bénéficient d’une bonne réputation sur leur lieu de travail, ce qui discrédite a priori la parole des victimes. Pourtant, il n’y a pas de profil type des agresseurs. En particulier, l’attitude en public ne peut pas fournir d’indications sur ce qu’il se passe sans témoins. Cela peut même être une stratégie utile pour les agresseurs : insoupçonnables, ils espèrent protéger leur impunité.

5. « Ce n’est pas si grave»

Les victimes s’entendent souvent dire que ce qu’elles ont subi « n’est pas grave ». Ces propos minimisent l’importance des faits constitutifs du harcèlement sexuel et participent à conforter les agresseurs dans leurs agissements et à assurer leur impunité. Or, le harcèlement sexuel est un délit et il a de lourdes consé- quences sur les victimes : ces actes ne sauraient être minimisés !

6. « C’est juste une blague »

Nombre de faits relevant du harcèlement sexuel sont communé- ment considérés comme des « blagues », de « l’humour potache ». Or, ces propos ou comportements créent un environnement hostile et dégradant pour qui les subit. Pour cette raison, la loi les qualifie de harcèlement sexuel et les interdit : imposer des propos et/ou comportements à connotation sexuelle à une personne, ce n’est pas une blague !

7. « Y a pas de preuves »

Souvent, les victimes et leur entourage pensent qu’il n’existe pas de preuves ni de témoins de la situation de harcèlement sexuel. Certains auteurs de harcèlement sexuel prennent effectivement des dispositions pour n’agir qu’en dehors de la présence de tierces personnes. Ceci ne signifie pas que les agissements reprochés ne peuvent pas être prouvés : les preuves, en effet, se construisent. D’une part, tout un ensemble d’éléments peut être présenté : votre récit circonstancié (voir ci-dessous), les témoignages des personnes auxquelles vous vous êtes confiée, ceux d’autres victimes, des certificats médicaux, etc. Vous pouvez aussi procéder à un enregistrement audio (il sera valide au pénal et pourra être utilisé dans le cadre d’une procédure administrative). Enfin, la collecte de la preuve ne repose pas seulement sur vous : l’enquête pénale et/ ou administrative pourra également rassembler des indices. Tous ces éléments regroupés peuvent ainsi constituer un « faisceau d’indices concordants » suffisant pour mettre en cause l’agresseur.

Visionner le guide pour plus d’information sur les conséquences, les stéréotypes et les moyens de réagir face à une situation de harcèlement.

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